Le rafraîchissement naturel

Fig1 : Extrait du site « https://e-writers.fr/climatisation-naturelle/ », consulté le 09.01.2024

Fig2 : Extrait du site « https://www.shazdeh-travel.com/travel-blog/1486455_windtowers-in-iran», consulté le 09.01.2024

Le badguir est un exemple de climatisation naturelle simple, écologique et ancestrale. Une surventilation couplée à une régulation hygrométrique.

Il représente un système de ventilation naturelle qui permet aux habitants de rester au frais, même dans des climats très chauds, sans avoir recours à la climatisation. Au XVIIe et XVIIIe siècle en Iran, le badguir était utilisé pour stocker de la glace, permettant ainsi de maintenir une température intérieure proche de zéro degré pendant l’été, sans recourir à la climatisation. Lors de l’observation du badguir de Siraf, la différence de température entre l’extérieur et l’intérieur était d’environ 8 degrés. 

En conclusion, les badguir se présentent comme des alternatives écologiques aux climatiseurs.

Temps L'air extérieur L'air sortant du badguir

Heure

Vitesse m/s
T°C
Vitesse m/s
T°C
ΔT
9h
2,5
33,2
1,5
27,8
5,4
10h
2,1
34,5
1,2
27,2
7,4
11h
2,6
34,9
1,5
27,1
7,8
12h
2,6
35,1
1,4
28,8
6,3
13h
2,5
35,8
1,8
28,5
7,3
14h
3,2
35,9
2,1
28,2
7,7
15h
3,1
36,2
2,1
28,2
8
16h
3,9
35,7
1,3
27,6
8,1
17h
3,8
35,1
1,2
27,3
7,8
18h
3,6
34,2
1,4
26,9
7,3

Les premiers badguirs apparaissent au Moyen-Orient vers 1300 av. J.-C.

Dates Localisation Descriptive
1300 av. J.-C.
Égypte
En Égypte, les premiers badguirs ont été découverts dans la maison Tal-Al-Amarna, ainsi que dans des maisons de style pharaonique de Neb-Amon.
7ème siècle
Égypte
Changement de style des maisons égyptiennes avec l'utilisation de Malquaf (badguir à l’époque) pour une ventilation naturelle.
8ème et 9ème siècles
Yazd, Iran
Amélioration des performances des badguirs.
17ème et 18ème siècles
Les régions désertiques
Les badguirs ont évolué. L'idée reste la même, mais avec une architecture plus complexe.
19ème et 20ème siècles
Dubaï et Bahreïn
Des badguirs ont été construits à Dubaï et à Bahreïn.
Deux derniers siècles
Irak
Disparition des badguirs en Irak.

Fig.4 source : © ACJ88

Le badguir fonctionne selon deux méthodes : l’effet attrape-vent et l’effet cheminée.

Quand le vent souffle, les badguirs agissent comme des attrape-vent, ce qui signifie que l’air frais pénètre dans le bâtiment par la partie supérieure du badguirs et que l’air chaud s’échappe par la partie adjacente.

Fig.5 source : © ACJ88

En cas d’absence de vent, les badguirs fonctionnent en effet comme des cheminées. Pendant la journée, le soleil brille sur un côté du badguir, créant ainsi une pression positive, tandis que l’autre côté à l’ombre favorise la pression négative ou dépression. La différence de pression favorise le courant d’air entre les sorties du badguir. Pendant la nuit, l’air frais pénètre depuis la partie supérieure du badguir, tandis que l’air chaud s’évacue par la fenêtre de la pièce.

Fig.6 source : © ACJ88

Au centre de la pièce, une fontaine d’eau est généralement construite afin de rafraichir l’eau chaude en cédant sa chaleur à l’eau. En Égypte et dans certaines régions d’Iran, des vases d’eau sont également utilisés pour rafraichir l’air entrant depuis le badguir.

Fig.7 source : © ACJ88

L’orientation du Badgir est un élément très important dans le fonctionnement de ce système. Il doit être tourné de 30 degrés par rapport à la direction du vent dominant.

Fig.8 source : © ACJ88

Badgir se compose de 4 Parties :

– Cage : Les ouvertures (sortie et entrée du vent) des Badgirs se situent dans la cage, et chaque cage peut en avoir une, deux, trois, quatre, voire plusieurs, en fonction de la direction des vents dominants. Par exemple, les Badgirs de la ville de Yazd ont quatre ou plusieurs ouvertures, tandis que ceux de Meybon, une ville située à 50 km de Yazd, n’en ont qu’une seule. Cette différence s’explique par le fait que Yazd est entourée de montagnes et ne connaît pas d’importantes tempêtes de sable, contrairement à Meybod. Dans cette dernière ville, l’unique ouverture du Badgir est positionnée face au vent dominant, et non face aux tempêtes de sable.

-Colonne : La hauteur de la colonne dépend de la région où elle se situe et la hauteur des bâtiments alentour. En moyenne, la hauteur des Badgirs est de 15 mètres par rapport au sol.

Fig.9 source : © ACJ88

– Lames : Il y a deux types de lames ; lames principales et lames secondaires. Grâce aux lames principales, il est possible de dissocier l’entrée et la sortie des Badgirs, et elles jouent un rôle important dans la structure du Badgir. Les lames secondaires renforcent également la structure, et comme elles sont construites en brique, elles sont efficaces pour stocker de la chaleur.

Fig.10 source : © ACJ88

-Structure : Pour construire la structure de Badgir, les poutres horizontales en bois sont mises en place at la partie maçonnerie est faite en terre crue ou en brique. Les lames aussi renforcent la structure de Badgir.

Fig.11 source : © ACJ88

Le Badgir présente plusieurs avantages :

  • Il est durable. Par exemple, certains Badgir qui sont aujourd’hui en fonction en Iran ont été construits au 14ème siècle.
  • Ils sont faits avec des matériaux locaux tels que la terre crue, la brique et le bois.
  • Ils utilisent les énergies renouvelables.

Cependant, il présente également quelques inconvénients :

  • Les oiseaux et les insectes peuvent pénétrer dans le Badgir et y rester.
  • Les poussières peuvent entrer dans les pièces.
  • Il n’est pas possible de contrôler l’humidité de l’air entrant et sortant.